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Le souvenir d'un film ce peut être quelque chose d’insaisissablerien qu’une image, un visage, une voix ou une émotion qui restera à jamais gravé dans notre mémoire.
Mon premier souvenir de film? Les Dix Comman- dements! J’avais 5 ans et pour la première fois ma grand-mère m’avait emmenée au cinéma… quand le film se termina au bout de trois heures, je lui demandai, triste et déçue: «c’est déjà fini?».
Mais je n’ai rien oublié de la sensation indescriptible en entrant pour la première fois dans une salle de cinéma, lieu tenant du magique et du sacré, puis des lumières qui s’éteignent, de la musique qui commence et de cette étrange communion entre tous les spectateurs de la salle où pourtant chacun est seul devant l’écran… et puis les lumières qui se rallument, les yeux qui piquent un peu en sortant de l’obscurité…vous vous souvenez de votre «première fois» au cinéma?
Plus tard, mes parents n’allant pas au cinéma, les films je les ai d'abord découverts à la télé le dimanche après-midi, en noir et blanc, puisque la télé en couleurs n’existait pas encore… je dévorais tout… les comédies musicales avec Fred Astaire et Ginger Rogers dont je ne me lassais jamais et que plus tard je suis allée revoir sur grand écran, découvrant alors -ô merveille des merveilles, la version originale sous-titrée!!-… sortant de la salle et m’imaginant que j’allais pouvoir danser comme eux je ne marchais plus, je volais… Et le magnifique «Chantons sous la pluie », que j’ai bien dû voir une vingtaine de fois au moins depuis... Les classiques français d’avant et d’après guerre (je parle de la deuxième bien sùr !), ceux de Renoir, de Marcel Carné, dont je connaissais par coeur comme tous les français, toutes les répliques célèbres, le «T’as de beaux yeux tu sais!» de Jean Gabin suivi du «Embrassez-moi» de Michèle Morgan dans «Quai des brumes», le non moins célèbre «Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère?» d’Arletty à Louis Jouvet dans «Hôtel du Nord»… mais aussi les Hitchcock, les classiques américains, sans oublier les De Funès, le génial Bourvil, et les surprenants films chantés de Jacques Demy (Les parapluies de Cherbourg, les demoiselles de Rochefort, Peau d’ne) et tant d’autres…
Puis un jour, au ciné club de mon lycée en banlieue parisienne, je découvris, émerveillée, qu’il existait encore un autre cinéma, c’est alors que je vis le Nosferatu de Murnau et que je fus marquée à jamais par «Hiroshima, mon amour» d’Alain Resnais… Resnais, qui à plus de 85 ans vient de nous offrir
«Les herbes folles», une merveille de fraicheur, d’ailleurs récompensé à Cannes cette année.
Ensuite vint le temps de la cinémathèque parisienne et de ses trésors… Dans les années 70, règnaient aussi les films italiens et allemands… mes amis et moi, nous courions les voir, séchant les cours s’il le fallait!! (tous les étudiants parisiens ont un jour ou l’autre séché les cours pour s’enfermer des heures au cinéma, puisque nous avions la chance d’avoir des séances permanentes qui débutaient parfois à midi, les derniers films commençant souvent à minuit…). C’est vrai, je délaissai alors un peu le cinéma français pour y revenir après, mais je n’ai jamais manqué le dernier François Truffaut, chacun de ses films étant pour moi comme un cadeau… C’est magnifique le cinéma, en une heure et demie ou deux, vous vivez toutes les émotions que la vie ne vous offrirait qu’en plusieurs années si vous avez de la chance… Comme j’ai pleuré,comme j’ai pu rire aussi rire… Vous ne pleurez pas, vous, à la fin de Cyrano de Bergerac? Moi, toujours!
C’est ce monde si spécial que j’aimerais partager avec vous, savoir ce qui vous a émus, ou énervés ou ennuyés aussi quelquefois il faut bien l’admettre mais qu’importe! Et découvrir ensemble le monde du cinéma français et tout ce qui l’entoure: les affiches, les bandes-annonces, la musique et les chansons dans les films, voir ou revoir les répliques et les scènes célèbres que vous pourrez vous amuser à rejouer, savoir lire un générique aussi et jouer les critiques en défendant le film que vous aimez. Plongeons ensemble dans cet univers exceptionnel qu’est le cinéma! |